Œuvre originale

Dans The escape, Galina Stetco construit une scène puissante où le réel et le symbolique s’entrelacent. La toile est divisée en deux espaces verticaux : un côté sombre, gris et lourd, et un côté clair, lumineux et porteur d’espoir.

Une créature rose, aux contours fragmentés et changeants, occupe la composition. Sa forme, presque instable, semble marquée par le temps — comme si elle n’était jamais parvenue à devenir ce qu’elle aurait dû être. Ses mamelles gonflées évoquent la charge, la responsabilité, la pression accumulée au fil d’une existence où l’on porte plus que ce que l’on peut offrir.

La partie arrière de la créature demeure dans la zone d’ombre, ancrée dans ce qui retient, enferme ou épuise. Mais sa partie avant glisse vers la lumière, comme un geste d’élan, de libération, de transformation.

C’est dans cet espace clair qu’un bébé s’impose comme point de bascule. Assis calmement, il porte en lui l’idée d’un départ, d’un renouveau, d’un avenir qui s’ouvre. Son regard semble dire qu’il s’échappe, qu’il franchit la limite invisible entre un passé lourd et un territoire neuf.

À travers cette juxtaposition, Stetco — telle que décrite dans sa démarche artistique — aborde la dualité entre héritage et changement, entre poids et potentiel. The escape devient alors une métaphore d’un passage essentiel : celui où l’on se dégage de ce qui entrave pour avancer vers ce qui illumine.